Maison Filentropique • Le monde comme forêt intérieure • par Aurélie Deschaume
- Ines More
- 13 mai
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 mai

Il y a des voyages qui ne remplissent pas un passeport, mais un silence. Des rencontres qui ne se racontent pas, mais qui résonnent, longtemps, sous la peau. Le travail d’Aurélie Deschaume est de ceux-là : il ne capture pas, il transmet. Il ne montre pas, il relie.
Globe-trotteuse, décoratrice, exploratrice du lien entre l’humain et la nature, Aurélie ne photographie pas le monde pour en faire un décor. Elle le traverse avec lenteur, avec écoute, avec engagement.Pendant six mois, elle s’est immergée auprès des peuples premiers, guidée non par l’obsession du reportage, mais par un besoin vital de compréhension.Comprendre ce que l’on oublie, ici. Ce que l’on tait. Ce que l’on a désappris : le lien.
Racines • une exposition comme une prière
Son exposition Racines est une invitation à ralentir, à écouter, à regarder autrement. C’est un hommage aux peuples racines, ces communautés qui vivent encore aujourd’hui en symbiose avec la nature. Parmi elles, les Mentawai, peuple de l’île de Siberut en Indonésie, chez qui Aurélie a séjourné.
Là-bas, rien ne se fait à la hâte. Chaque geste est habité. Chaque parole est pesée. Les corps sont tatoués de mémoire, les silences chargés de transmission. La forêt est une maison, un temple, une nourrice. On ne vit pas dans la nature, on vit avec elle.
Une photographie sensible, vivante, essentielle
Les images qu’elle rapporte sont à mi-chemin entre le documentaire et la contemplation. Elles ne crient pas. Elles chuchotent. On y voit des regards droits, des corps tatoués, des maisons de bois ouvertes sur la jungle. On y ressent une présence au monde, dense, silencieuse, puissante.
Car ce que cherche Aurélie, ce n’est pas l’exotisme. C’est le rappel.Le rappel que nous faisons partie d’un tout. Que nous avons, nous aussi, un sol sous les pieds, une forêt intérieure, un lien à retrouver.
Une démarche enracinée à Bordeaux, tournée vers le monde
Aujourd’hui installée à Bordeaux, Aurélie poursuit son travail de transmission à travers la décoration responsable, l’artisanat, et des créations végétales qui rendent hommage à la matière brute. Avec Maison Filentropique, elle explore une esthétique durable, sensorielle, enracinée dans le respect de la nature et de l’humain.
Son travail est une réponse douce, mais ferme, à un monde qui court. Il nous dit : ralentis. Observe. Réapprends.
📍 L'Esquisse • Le Bouscat jusqu'au 24 mai
📸 Entrée libre
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